PanDallas épisode 2

Citation :

La poupée de Saminawa fut emportée par une vague. La fillette hurla et s’élança sur le pont pour la rattraper. Un puissant bras l’en empêcha. Malgré la pluie qui battait son visage, elle regarda son père avec des grands yeux. Celui-ci souleva sa fille et la déposa dans une chaloupe. Il la regarda tendrement puis s’enfonça dans l’obscurité en appelant son épouse. Saminawa était terrifiée. Les bourrasques de vent et la houle ballotaient le navire comme s’il ne s’agissait que d’un jouet. Elle entraperçut son père soutenant Shania par la taille et tentant de garder l’équilibre.
Un craquement sinistre retentit. Le mât s’affaissa en direction du couple. Sous le poids de la misaine, le pont vola en éclat ce qui ouvrit une voie d’eau.

Saminwa se réveilla en sursaut, suant abondamment. Elle se passa le visage à l’eau et bu une pandaburg pour se remettre d’aplomb. La nuit était bien avancée et elle n’avait plus sommeil. Elle s’adonna donc à sa virée nocturne habituelle.
L’air était plus frais ce soir là et la brume avait envahi l’île, rendant l’atmosphère plus oppressante. La pandalette se mit à courrir et arriva rapidement au village. Elle grimpa à son poste d’observation.

Un disciple d’Akwadala affrontait un d’Aerdala avec grâce. L’un était armé d’un bâton et son adversaire se défendait avec des dagues. Le combat dura quelques minutes. Le maitre du dojo y mit fin lorsque le disciple de l’air fut mis au sol d’un coup de gourdin par son rival. Les deux opposants se saluèrent respectueusement et chacun regagna sa place.

Saminawa était fascinée. Obnubilée par le spectacle, elle ne remarqua pas le vieux maître se lever. Celui-ci s’approcha de la fenêtre et apparut dans le champ de vision de la jeune fille. Celle-ci sursauta et faillit lâcher prise. Le vieux pandawa eut l’air amusé. Il s’adressa à elle :

« Bonsoir jeune fille. N'est-il pas un peu tard pour sortir ? »

Saminawa tremblait, abasourdie par le fait que le maitre l’ait découvert. Tous les disciples avaient maintenant leurs regards curieux tournés vers elle. Comme elle ne disait rien et n’osait plus bouger, le vieux maître eut un petit rire bienveillant étouffé dans sa barbe.

« Allons, ne reste pas là, joins toi à nous, il fait meilleur à l’intérieur. Je sais que tu viens ici tous les soirs, crois tu que je ne t’avais pas remarquée ? Je pensais que tu te lasserais mais ta persévérance est admirable. »

Le maitre souriait chaleureusement. Saminawa était en conflit avec elle-même. Elle avait envie d’entrer dans le dojo et en même temps de prendre les jambes à son cou. Elle réussit à secouer la tête avec détermination. Elle sauta au sol, et partit en courant. Elle s’arrêta essoufflée à la sortie du village. Une goutte s’écrasa sur son nez et en quelques secondes ce fut le déluge. Elle se maudit plusieurs fois puis rebroussa chemin, en direction du dojo. A sa surprise, elle trouva la porte ouverte. Elle risqua un coup d’œil timide à l’intérieur et vit le maitre qui l’invitait à s’asseoir à coté de lui, d’un grand geste de la main.

Rougissante, elle s’avança dans la salle, bravant les regards méfiants des disciples et s’installa aux cotés du maître. Un murmure de désapprobation parcourut l’assemblée, ce qui mit la pandawa encore plus mal à l’aise. Le vieux panda lui fit un signe de tête apaisant et invita deux autres élèves à s’affronter. Tout en regardant d’un œil attentif et critique le combat, il s’adressa à Saminawa, lui demandant pourquoi elle venait tous les soirs. La jeune fille était gênée. Elle avait toujours vu le maître du dojo comme un grand sage inaccessible. Parler simplement avec lui devenait donc difficile. La gorge serrée, elle eu du mal à prononcer ces quelques mots :

« C’est… parce que j’aimerai devenir une guerrière comme mon père. »

Le vieux pandawa se désintéressa un instant du combat et souleva un sourcil interrogateur en direction de Saminawa. Puis il fit mine de comprendre et redirigea son regard sur le tatami où le défit toucha à sa fin. Le maitre tapa dans ses mains pour signifier la fin de la séance. Les disciple se levèrent et le saluèrent en silence, avant de quitter la salle en ordre. Les hommes gagnèrent les quartiers Est du dojo tandis que les femmes, moins nombreuses se dirigeaient vers l’Ouest. Il ne resta bientôt plus que Saminawa et le maitre dans la salle. Elle se leva à son tour et pris congé du maître. Elle aurait aimé s’entretenir plus longtemps avec lui mais n’osait pas lui adresser la parole.
Alors qu’elle franchissait le pas de la porte, la voix du vieux maitre résonna dans la pièce vide.

« Bonne nuit Saminawa. »

La pandawa se retourna et fit une révérence avant de sortir prestement. Mais c’est seulement lorsqu’elle fut à mi chemin de la ferme qu’elle se rendit compte que le maître avait prononcé son nom, alors qu’il ne lui avait pas demandé. Cette question la tracassa pendant le reste du voyage. Lorsqu’elle atteignit la maisonnée, le ciel commençait à s’éclaircir. Elle se précipita dans sa chambre et s’allongea sur son lit, heureuse. Elle sombra dans le sommeil.

Elle se reposa quelques heures et ouvrit un œil de manière fainéante. Un filet de lumière filtrait à travers les bambous. Saminawa détendit ses bras et bailla bruyamment. Elle s’extirpa de sa couche et regarda au dehors par l’ouverture. Le Soleil était déjà très haut dans le ciel et ne tarderai pas à atteindre son zénith. Elle fronça légèrement les sourcils. Il était étrange que Maminawa ne l’aie pas réveillée pour aller aux champs.

Enfilant un léger peignoir, elle descendit les quelques marches pour atteindre le rez-de-chaussée. Elle allait pousser la porte lorsqu’une voix masculine, calme et profonde lui vint aux oreilles. Un homme était à l’évidence en train de parler avec sa grand-mère. Elle se mit sur la pointe des pieds et hasarda un coup d’œil par-dessus les bambous liés qui composaient la porte. Son sang se glaça. Elle retint un gémissement et s’empêcha même de respirer pour ne pas dévoiler sa présence.

L’interlocuteur de Maminawa n’était autre que le Maitre du Dojo. Saminawa sentait une sorte d’excitation monter en elle. Elle plaqua son oreille contre la paroi pour entendre la conversation.

« … Je savais qu’elle sortait en douce la nuit. Mais je pensais sottement qu’elle allait voir un petit ami. C’est de son age. Si j’avais sût qu’elle… Petite idiote, qu’espérait elle ? »

Le vieux sage retira sa pipe de la bouche avant de parler.
« Maminawa, nous n’avons pas toujours été en bons termes. Mais si je suis venu vous voir, c’est pour permettre à votre petite fille de réaliser son rêve. Avec votre permission, je la prendrai comme disciple… »

Saminawa réprima pour la seconde fois un cri, la main devant la bouche. Elle n’osait croire ses sens. Tout ce qu’elle voyait et entendait n’était qu’une vision dans un songe et elle allait bientôt se réveiller pour partir travailler dans la rizière. Néanmoins, elle n’eut pas le courage d’essayer de s’éveiller, voulant prolonger ce moment, même s’il semblait illusoire.

Le visage de la vielle pandalette devint blême. Elle foudroya du regard le maître et sortit de ses gonds.
« Jamais ! Vous ne me l’enlèverez pas ! Pas comme mon mari ou mon fils ! Vous m’entendez ? Elle restera ici, avec moi. Vous voulez aussi qu’elle prenne les armes et qu’elle meure pour rien au combat ? Vous avez déjà le sang de ma famille sur vos mains. Non vous ne me la prendrez pas… »
Maminawa avait déversé sa rage et semblait se calmer désormais.

Saminawa était assise au sol, tête basse, le poing sur le cœur et une boule dans l’estomac. Le Maître se leva d’un air résigné. Il reprit une bouffée de fumée.

« Très bien, je me plierai à votre décision. Vous avez raison, c’est peut être mieux pour elle. Je retourne au village. Bonne journée. »

Voir le vieux pandawa se diriger vers la sortie serra encore plus le ventre de la jeune fille. Une colère froide montait en elle. Elle frappa le sol avant de bondir dans la salle. Maminawa paru surprise de cette entrée alors que le Maitre se contenta de s’arrêter, comme s’il avait su que les choses se dérouleraient ainsi. La pandalette sentit les larmes lui monter aux yeux.

« Prenez moi avec vous ! » Lança t’elle d’un air désespéré au pandawa.
Maminawa s’interposa entre eux, bloquant ainsi l’avancée de sa petite fille. Celle-ci tenta de la repousser et se prit une gifle.
« Tu resteras ici, c’est tout. J’ai besoin de toi pour tenir la ferme. Et je ne te laisserai pas subir le même sort que ton grand père. » Énonça Maminawa d’un ton ferme.

Saminawa manquait d’air à cause de l’énervement et des larmes. Elle haletait, tentant de retrouver l’usage de la parole ainsi que le calme en elle. Mais elle n’y parvint pas.
« Comment peux-tu me faire ça Mami ? J’ai toujours voulu entrer au dojo. Tu ne peux pas me retenir ici. Tu n’es pas ma mère et tu n’es qu’une égoïste ! »

Cette dernière phrase frappa la vieille femme au plus profond d’elle-même. En réaction, elle ne trouva rien mieux que de la gifler une deuxième fois.
« Va t’en ! » Hurla t’elle, un soupçon de sanglot dans la voix.
Saminawa porta les mains à son visage et partit dans sa chambre en pleurant. Maminawa, tremblante, se retourna vers le Maitre du Dojo qui observait la scène avec un regard empli de tristesse.
« Vous aussi allez vous en. » Lâcha t’elle d’une voix faible et lasse.
Le vieux Sage s’inclina respectueusement et sortit de la maison.

Une troisième scéne devrait venir completer cet episode

Je trouve cette nouvelle série super, ce que tu avais déjà écrit m'avais plu, et la suite est bien a la hauteur.
Bravo, j'espère que tu continuera comme ça !

Je puble comme ça ou tu dois rajouter une partie ?

Euh le prochain journal c'est le premier novembre non? Parce que là j'ai pas trop le temps de terminer mes deux rp... Je comptais sur la semaine des vacances pour le faire. Sinon, je peux faire ça ce soir si j'ai l'inspi et si c'est urgent.

Ben, le journal sort demain, mais je peut publier comme ça aussi.... tu mettra la suite au prochain épisode si tu n'as pas le temps =)