[Rubrique de Khyrric Theodred][FINI][gravé]

Que faire en cas de grève des Eniripsas ?

Ce mois-ci, j'ai décidé de m'intéresser aux mouvements sociaux des Eniripsas, Sayjaythay et Séheffe d'été leurs leaders, n'ayant pas voulu me parler (paraîtrait-il que je suis un servant du grand idéal qui exploite la poudre d'eniripsa, ou un truc du genre). Je ne pourrai donc décrire ces grèves que de l'extérieur. Partout dans les cités, dans les campagnes, et même à Astrub, les Eniripsas bloquent boulangeries, boucheries, poissonneries et boutiques de potions. Ils ont mis le feu à des bouftous et scandent leurs slogans jour et nuit depuis bientôt une semaine. Les autorités de tous horizons peinent à rétablir l'ordre. Ils ne peuvent pas employer la force contre ceux qui sont capables de se soigner. Suite à des vagues de suicides dans les autorités dirigeantes, celles-ci se sont décidées à négocier avec les leaders des mouvements de grève. Ceux-ci réclament des meilleures conditions de travail, des pauses, la reconnaissance officielle de leur statut de soigneurs vitaux. Aucune des deux parties n'a voulu céder, alors le conflit est resté le même.





Cette situation m'a excédé, alors j'ai décidé de vous apprendre, avec l'aide de spécialistes reconnus comme Fred Icrougueur et Djézon, comment se passer de ces teignes volantes, c'est-à-dire comment soigner votre prochain

I ) Comment remplacer les sales petits grévistes ?

Il convient déjà de se mettre dans l'ambiance, ça va être sale, compliqué et pas franchement appétissant. Alors déjà, selon l'endroit où vous êtes, adaptez-vous. Pour Astrub, une bonne cape et une coiffe de la même branche que l'eniripsa du coin suffiront à attirer à vous la clientèle (si vous êtes vénal) ou les patients (si vous êtes bienfaisant). Pour Bonta ou Brakmar, il conviendra, standing oblige, de s'habiller plus classe. Parce que je sais que mes lecteurs ne sont pas forcément des lumières, il faut s'habiller dans l'habit classique des Eniripsas, n'importe quel tailleur peu regardant vous en fera un. Épreuve plus difficile, s'il en est, si vous voulez remplacer un eniripsa dans l'un des grands lieux de réunion des grands aventuriers, il vous faudra vous vêtir d'une façon impeccable, avec des vêtements qui coûtent une fortune (donc, il faut être riche pour l'être potentiellement plus encore héhé) et parler avec une supériorité navrante sur le monde qui vous entoure. Également, c'est important de vous inventer une tare physique quasiment impensable à surmonter, mais que votre prétendue compétence en soins vous permettra de dépasser de façon surhumaine. Une fois votre public amené dans la confiance, marmonnez du charabia, essayez de comprendre à peu près où il a mal, et suivez ma méthode.



Surtout, il convient de travailler ici son bluff. Pour cela je conseille les leçon de Pat Rikbruaile, célèbre écaflip dont les cris égalent ceux de la célèbre Estercat.

II ) Une étape essentielle, l'anesthésie.

Pour eviter les désagréments des cris et des gigotements qui pourraient vous ralentir ou vous faire rater, il vous faut endormir vos patients. Pour cela, plusieurs méthodes : un grand coup d'objet contondant sur le sommet du crâne (avec une répétition des coups en cas d'échec de la méthode), et durant le sommeil, gardez l'objet contondant à portée de main. Ou alors il existe une méthode plus subtile qui est la lecture de livres endormants, tels que "la vie d'un xélor". Là aussi, une fois le sujet endormi, gardez le livre à portée, un bon coup pourra servir à parfaire une anesthésie. Testez la qualité de votre anesthésie en subtilisant quelque chose à celui ou celle que vous allez soigner (une bourse ou une alliance fera l'affaire). Si jamais votre patient se réveille pour vous mettre une baffe, utilisez la méthode d'urgence et refaites votre anesthésie selon la manière que je vous ai indiquée plus haut. Si votre patient s'enfuit (vous auriez vraiment des réflexes d'huitre), visez les jambes, puis la tête. Ensuite, une fois qu'il dort bien, sortez tous les outils que vous lui cachiez (à raison), et commencez à vous pencher sur le ou les problèmes.




Si jamais votre patient s'avérait être plus malin que vous, procurez-vous un arc ou une sarbacane, qui vous éviteront la désagréable tâche de lui courir après en vous fendant d'un rire sadique.

III ) Une étape intéressante, la charcut... chirurgie

Là, l'on passe à du sérieux. Préparez-vous y bien, parce que ça va salir. Si vous avez travaillé dans les geôles de Brakmar, vous devez vous y connaître pour savoir comment vous habiller quand ça gicle. Prenez un couteau, et ouvrez votre patient de bas en haut, comme un beau poisson. Un conseil, car j'entends d'ici les voix tonitruantes de gens ayant peur du sang : c'est la seule façon de vous imposer en tant que médecin, et au pire, si vous n'arrivez pas à correctement réparer votre patient, vous lui trouverez un autre problème à soigner histoire de vous faire payer. Essayez de ne pas vomir en regardant l'intérieur surtout. Rangez bien tout en ordre, et vérifiez si votre patient vit toujours. Là arrive une étape importante, remuez la tête de bas en haut en grommelant légèrement, plus vous serez crédible plus vous serez payé, et touchez légèrement vos outils. En répétant une opération simple : vous ouvrez, vous fouillez l'intérieur, vous arrêtez, vous grommelez, et vous reprenez ainsi de suite jusqu'à ce que vous pensiez avoir réussi.



Surtout, faites bien attention à ne pas garder des bouts qui ne vous appartiennent pas. Pour vous en débarrasser, vendez-les au zaap d'astrub.

IV ) Bien finir, bien recoudre

Une fois que vous pensez en avoir fini, il faut refermer chaque ouverture faite dans le corps. En effet, il se peut qu'en se levant, votre patient sème des bouts un peu partout. Attrapez la bobine de fil que votre maman utilisait pour le rôti de porc le dimanche et une bonne grosse aiguille. Appelez votre copain pandawa et faites-le souffler dessus. Ensuite, tel un Lenald, piquez, piquez et piquez encore pour recoudre de façon propre. Cependant, faites attention à ne pas trop recoudre, les paupières fermées font peut-être mystérieux, mais cependant, elles sont faites pour s'ouvrir. Si c'est trop tard, dites-lui, dans un bwork parfait "wa ta ler tro p800" une fois qu'il se sera réveillé. D'une panique, vous passerez ainsi à un grand prestige. Et votre client deviendra bientôt l'un de ces orphelins aveugles voyant quand même, lisant dans les pensées... Bref, il gagnera de l'argent (si ce n'est pas comme héros, ce sera comme bête de foire), et vous aussi ! Vérifiez que tout est bien étanche, que tout tient bien. Réveillez-le, ou, pour joindre l'utile au marrant, versez une bonne dose d'alcool sur les plaies, ce qui aura pour effet de le réveiller et de la faire courir (et donc tester la solidité de vos coutures).



Cependant, si tout s'est bien passé ici, parfois, il peut arriver quelques complications : il faut savoir deux choses : creuser et sifflotter.


V ) Si vous échouez, échouez discrètement...

Parfois, vous pouvez ne pas être inspiré. Votre femme vous a quitté pour son chacha (ou pour un type nommé Oo-eca-oO que vous opérez pour faire l'exemple dans un journal très connu) ou vous avez vendu un "œuf bleu a la con" pour deux cents kamas. Vous rippez sur une artère. Et là, c'est le drame. Ca gicle, y'en a partout, de peur vous tremblez et massacrez des boyaux. Bref, votre patient devient une confiture de framboises. Alors là, ne paniquez pas. Si vous avez des témoins en petit nombre, quelques petits coups de scalpel en auront vite raison. En plus grand nombre, si vous avez travaillé votre bluff, invoquez une raison externe (le pauvre courageux paysan vendant à la criée se fera aimablement lyncher à votre place) ou courez. Ensuite, enveloppez les restes dans un drap (pas pour les manger plus tard), prenez une pelle et trouvez un coin tranquille, et comme les bons chienchiens, enterrez vos problemes.

En suivant mes conseils, vous aurez un taux de réussite (fût-il pécuniaire) élevé, en attendant que ces petits moustiques fainéants se décident à reprendre le travail.




Khyrric Theodred, journaliste de terrain pour l'empreinte du Craqueleur, en direct du chateau d'amakna.

Ps : Il y eut peu de morts ce mois-ci, seulement un inconnu nommé oo-eca-oo, mort d'une malencontreuse fracture d'une griffe qui s'est aggravée.