Ravalois, ravaloises,
Maljour. Je suis Kotenamar. Prononcez comme Koten Amar, le journaliste. (Celui qui a offert des gants de boxe à Vil Smisse et Oto Mustam dans un débat retransmis en direct sur Canal Brâkmar). C'est moi-même...
Non, relevez-vous tous ! Ne vous soumettez pas ! Tout cela est vain et tellement mesquin. J'accepte toutes les manifestations concrètes de votre amour pour moi. Même physiquement. Surtout physiquement, faut dire. Mais vous ne devez pas me vénérer. C'est mon devoir, en tant que journaliste, que de braver les limites de l'impertinence, voire de mettre ma vie en danger. Par amour de la vérité. Pour vous. Comme cette fameuse fois dont je ne parlerai pas sur ce plateau - ça va avec les projecteurs, là-haut ? J'ai peur qu'il y en ait un qui tombe sur mon précieux public d'amour...
Un bête soldat des troupes ordinaires de Bonta, disais-je, tenait en respect Baal O'Char au bout de son glaive. Ne sachant s'il était souhaitable d'en faire un prisonnier, il fit porter un message à son capitaine :
- J'ai Baal O'Char sous mon bistouri, mon capitaine. Qu'est-ce que je fais ?
Celui-ci ne sachant guère mieux que son subordonné en référa à son commandant chef de bataillon :
- On a un soldat qui a des balloches d'arsouille qui plissent, Miri, qu'est-ce qu'on fait ?
On pensa plus sage d'avertir le général de brigade de la situation :
- On a un soldat qui aurait pas d'mouchoir sous son ouistiti, qu'est-ce qu'on fait ?
Inéluctablement, l'information remonta jusqu'à Amariyo :
- Chef, on a un soldat qui aurait Kotenamar au bout d'son kiki...
Le pauvre Amariyo en eût le coeur brisé. Mais l'information était fausse ! Sachez-le, mesdemoiselles, mesdames et messieurs aussi, tiwabbits et bisoutrools tout gentils qui m'écoutez, tellement vous me trouvez tous mignon, tellement vous m'aimez, tellement vous êtes tous en transe devant mon petit corps tout rose... Ah ! Non, maîtrisez-vous ! Non non, doucement. Lâchez-moi ! Pas les chatouilles ! Grouïiiiiiiiiik...
...
Hmmgmn ? Hein ? C'est à moi, pour l'entretien ? Heu... non non, je je... je ne somnolais pas, j'étais en train de me préparer pour heu... plus tard. Peut-être.
Alors maljour heu... Je m'appelle Kotenamar, j'ai gagné mon premier martal de boisailles en fraouctor de l'année 636... Comment ? Ha non, c'est un martal : y'en avait qu'un seul, je le sais. (Confiance en moi, ouais !) Je suis né sous l'égide de Xélor mais je suis dévoué depuis deux ans au culte du Dragon Cochon. J'ai, depuis mes origines, suivi une voie strictement personnelle et singulière. Je m'attribue l'invention -que je ne crois et n'espère pas démériter- du style bluff chez Xélor, dans la même période de ma vie. Je puis me vanter d'avoir suscité quelques vocations chez mes pairs. A mon insu. Brakmarien convaincu, depuis jouiller 636, j'appartiens à la guilde Illusion qui, plus que jamais, tient debout ; c'est peut-être un détail pour vous mais pour moi, ça veut dire poutous. Et... et puis, et puis je ne me suis pas endormi, tout à l'heure. Je peux me concentrer sur une chose pendant plusieurs jours, s'il le faut. C'est de la concentration. Oui, en fait, je suis méticuleux. C'est une qualité. Alors je prend du retard. Mais c'est une qualité. Pas de la lenteur. Non, non.
La vie aventurière allant trop à l'encontre de mon propre rythme, je recherche un emploi qui soit plus dans mes cordes, par exemple heeeu... heu, j'en ai pas, je sais rien faire hormis lire l'heure, en fait. Mais je suis prêt à tout essayer pour l'Empreinte dont je suis un lecteur assidu. Je voudrais, si l'occasion m'en est donné, la pousser à explorer les directions qu'elle a négligées jusques alors.
Voici mes références. Elles ne sont pas récentes. C'est un article auquel j'ai participé. J'ai d'ores et déjà un travail prêt à remettre et un ou plusieurs en préparation sur le sujet de la Saint Ballotin. (Non, non, "méticuleux" , c'est de la méticulerie, mon retard, je vous dis... comment ça, que j'aille me faire métic... non mais ho heu hein !)
Vous insistez pour connaître mes motivations. Mais sachez que c'est l'humanisme, la citoyenneté, l'amour des craqueleurs et un profond désir d'aider mon prochain à s'informer. Ce n'est pas du tout le narcissisme, le besoin de reconnaissance et les p'tites femmes de Raval - qui, et c'est connu, de toute manière, n'ont d'aucun temps travaillé au journal.